L'Illustration du 1er avril 1916 met l'accent sur le fort de Vaux qui est devenu un nouvel objectif des Allemands qui arrivent à progresser sur la rive droite de la Meuse. De nombreuses photographies montrent ce fort, qui a été bombardé, mais qui reste entre les mains des Français.
Mais ce numéro présente aussi plusieurs personnages célèbres comme le colonel Driant dont la photographie, désormais légendaire, prend une page entière du journal.
A cette date, on ignorait le sort du colonel, porté officiellement disparu, et dont la résistance héroïque avec ses chasseurs à pied avait permis de sauver le secteur les 21 et 22 février 1916.
A cette date, on ignorait le sort du colonel, porté officiellement disparu, et dont la résistance héroïque avec ses chasseurs à pied avait permis de sauver le secteur les 21 et 22 février 1916.
Surtout, le Tableau d'Honneur avec sa planche n° 181 présente les portraits et les citations de l'aviateur Georges Guynemer, dont les exploits ne faisaient que commencer, et de Henri Barbusse, placés côte à côte en haut de la première page. Georges Guynemer, qui n'était alors que sergent, avait 5 victoires à son palmarès en avril 1916 et était donc considéré comme un "as".
Pour Henri Barbusse, on remarquera l'éloge qui est fait de son engagement et de ses actions d'éclat. Pourtant l'auteur du Feu (Prix Goncourt 1916) reste un exemple d'écrivain "pacifiste" qui n'a cessé de dénoncer la guerre. Dans les Lettres à sa femme, publiées en 1937, on voit que Henri Barbusse voulait participer comme les autres Français à la guerre qui, pour lui, avait un aspect social et qui devait déboucher sur des changements dans la société. Il fut un combattant très courageux qui reçut la croix de guerre et un court journal de guerre, que Barbusse gardait toujours sur lui, relate exactement les faits indiqués dans le Tableau d'Honneur. Ce journal a été publié avec ses Lettres.
Jérôme Janczukiewicz