vendredi 22 avril 2016

LES FEMMES DANS L'INDUSTRIE D'ARMEMENT. 22 AVRIL 1916

L'Illustration du 22 avril 1916 fait sa "une"sur les femmes qui travaillent à la fabrication des obus. 




Un article évoque le fait que, durant la Révolution, il avait été envisagé d'enrôler les femmes dans l'armée, projet assez vite abandonné... Lors de la Grande Guerre, les femmes fournissent une main d'oeuvre essentielle aux usines d'armement. L'article estime qu'au 1er janvier 1916, il y avait plus de 100 000 femmes dans ce type d'usines, soit un tiers de la main d'oeuvre employée.




Le journaliste remarque que le travail des femmes n'est pas nouveau car elles "n'avaient pas attendu la guerre pour chercher du travail en dehors de leur ménage, et gagner leur vie à l'atelier : mais c'était généralement à l'atelier de couture, de modes ou de tissages...".




Désormais, en raison de la mobilisation des hommes et du manque de main d'oeuvre, les femmes occupent des postes dans les usines, ce qui est à la fois un travail de force (une contrôleuse manipule 2 000 obus par jours, chacun pesant 7 kg, soit une charge de 14 tonnes par jour !), et un travail minutieux pour celles qui assemblent les petites pièces des fusées d'ogive.

Les femmes sont jugées "héroïques" car le travail est très dur dans une atmosphère enfumée: il faut mouler les balles de shrapnel, remplir les obus de ces shrapnels ou de poudre, tourner les douilles, souder etc.

Elles sont aussi sérieuses et raisonnables: elles travaillent dur sans faire d'histoire, avec délicatesse et patience !

De façon étonnante, le journaliste termine en disant :
"Plus tard, l'histoire, en étudiant et en décrivant comment la France est parvenue à la victoire finale, fera une place, à côté de l'armée combattante à l'armée industrielle et, en particulier, à ces femmes courageuses qui auront apporté toute leur énergie et sacrifié leurs goûts et leurs habitudes, leur coquetterie même - la plupart sont jolies - aux besoins de la défense nationale".

C'est effectivement le cas !




Quant à la bataille de Verdun, l'attention du lecteur est attirée par les combats autour du Mort-Homme "qui fumait comme un volcan aux innombrables cratères" car soumis à des bombardements violents et des assauts répétés de l'infanterie allemande. 




Des photos et des gravures de grande taille soulignent l'héroïsme des soldats français dont la pugnacité est montré dans l'article de François de Tessan, "La bataille", qui montre que Verdun est un affrontement titanesque, tant par les effectifs que par le matériel utilisé.

Jérôme Janczukiewicz