La bataille de Verdun après une semaine de lutte
La vision de la presse au 26 février 1916
L’Illustration évoque pour la
première fois la bataille de Verdun dans son numéro n° 3808 du 26 février 1916,
pages 219 et 220. On constate d’emblée que le récit de la bataille est « noyé »
dans une série de nouvelles venues de tous les fronts et que Verdun ne se
trouve pas en premier (même si la bataille est mentionnée au début de l'article), mais dans la seconde colonne, sous le titre "De l'Aisne à la Moselle". Le journaliste se contente de rapporter que le lundi 21 février 1916 au soir, les
Allemands ont lancé une première attaque, avec plusieurs corps d'armées, après une canonnade importante.
Quelques parties des tranchées françaises ont été prises jusqu'aux tranchées de
doublement. Le
mardi 22 février, le combat reprenait et les bombardements s'étendaient sur les
deux rives de la Meuse, se prolongeant près du village de Fromezey.
L'article dans son ensemble
Le détail de la partie consacrée à Verdun
Il y a eu une série d'attaques « extrêmement
vives » de la part des Allemands, mais sans grand résultat, et des contre-attaques françaises qui permirent de reprendre une partie du terrain perdu notamment au Bois des Caures. Les pertes
des Allemands ont été très lourdes mais ils n’arrêtaient pas pour autant le
combat. Durant
la nuit du mardi 22 au 23, le bombardement a duré toute la nuit. Le lendemain
les actions d'infanterie ont repris sur 15 km et les Allemands ont pris
quelques morceaux du secteur de Verdun. Une fois encore, les pertes allemandes
sont soulignées.
Le récit de l’Illustration indique donc une
action militaire locale, en énumérant longuement les villages et en décrivant
la topographie des lieux avec l'aide d'une petite carte. La violence des tirs d’artillerie et les effectifs importants engagés
par les Allemands sont aussi bien montrés. Néanmoins, l'article reste
rassurant sur le déroulement de la bataille de Verdun, malgré l'avance allemande,
qui est minimisée. La nouvelle de la prise du Fort de Douaumont par les
Allemands le 25 février 1916 n’est pas encore donnée… Par contre l’ampleur des
pertes allemandes est véridique comme on peut le voir dans les statistiques
fournies par Antoine Prost et Gerd Krumeich car elles sont supérieures, en
février-mars 1916, aux pertes françaises.
Cet article peut être rapproché de ceux publiés le même jour par l'Echo de Paris (voir article du 21 février) qui soulignent l'ampleur de la bataille tant par le nombre de canons que par les effectifs lancés dans la bataille par les Allemands et qui mentionnent que c'était le Kronprinz (le prince Guillaume de Prusse) qui avait le commandement officiel de l'armée allemande à Verdun, et que les Français avaient reculé vers le sud du secteur malgré les pertes sévères infligées aux Allemands.
Cet article peut être rapproché de ceux publiés le même jour par l'Echo de Paris (voir article du 21 février) qui soulignent l'ampleur de la bataille tant par le nombre de canons que par les effectifs lancés dans la bataille par les Allemands et qui mentionnent que c'était le Kronprinz (le prince Guillaume de Prusse) qui avait le commandement officiel de l'armée allemande à Verdun, et que les Français avaient reculé vers le sud du secteur malgré les pertes sévères infligées aux Allemands.
Léa PLATERO et Margaux CARGEMEL, Seconde 03.