mercredi 7 mai 2025

LE FORT WAGNER, GARDIEN DE LA VILLE DE METZ.

Le 21 novembre 2024, 53 élèves de première générale et technologique ont visité deux sites majeurs de la Moselle : le Musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion de Gravelotte et le Fort Wagner situé à Verny, au sud de Metz. La visite du musée de Gravelotte permet de se plonger dans la guerre de 1870 - 1871, qui eut de si graves conséquences pour la région. Les élèves ont pu admirer les remarquables collections d'armes et d'uniformes, et analyser les origines du conflit, ainsi que sa conclusion, avec l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, ces territoires formant le Reichsland, sous l'autorité du Kaiser.


Napoléon III, empereur des Français. 

Guillaume Ier roi de Prusse puis empereur allemand. 

Un uniforme de général prussien (gauche) et un de général français (droite). 

Uniformes de cavalerie. 

Le canon à balles français. 

La Moselle Résiliente de Xavier Dambrine. 


Surtout, l'importance du musée a été soulignée par la mise en place d'une grande sculpture, la Moselle Résiliente, sculptée par Xavier Dambrine, devant l'entrée. Cette statue montre les souffrance endurées par la Moselle en 1870 - 1871 puis de 1940 à 1944. 

La visite s'est poursuivie avec le cimetière et la Halle du Souvenir, comprenant des tombes de soldats allemands et aussi français, tombés en 1870 -1871, et un vaste ossuaire. Le monument, imposant et de style néo - roman, date de 1905, et fut inauguré par Guillaume II, empereur allemand, en hommage aux combattants.


Tombe de Carl Strube, officier allemand.

La Halle du Souvenir.

Au centre se trouve l'ossuaire.

Un détail du portail.

Tombe du comte d'Adhémar de Grandsac. 


L'après-midi fut consacré à la visite du Fort Wagner, construit par les Allemands de 1904 à 1910. Nommé en hommage à Julius Wagner, ancien combattant de Gravelotte, inspecteur des fortifications, mort d'une chute de cheval en 1904, le Fort Wagner faisait partie de la seconde ceinture fortifiée de Metz, devenue la ville la plus fortifiée d'Europe. 

Une belle vue sur Metz.

Positions pour des canons supplémentaires.

Un des blocs avec ses tourelles.

Le toit avec les tourelles. 

Il est composé de six blocs autonomes, entourés par des fossés et des réseaux de barbelés denses, plus des postes d'observation bétonnés. Une centrale électrique l'alimentait. Les autres blocs comprennent encore des salles jugées confortables pour l'époque avec éclairage électrique, eau courante, chauffage, dortoirs. Des canons de 57 mm permettait d'écarter tout intrus tandis que des canons de 100 mm et des mortiers de 150 mm installés dans des tourelles semi - sphériques d'acier épaisses de 30 cm pouvaient ouvrir le feu sur l'ennemi. 

L'intérieur, bien étroit, de la tourelle avec le canon de 100 mm.

Le cercle gradué permettant le calcul de la position du canon.

Les mécanismes de manoeuvre du canon. 


La garnison comprenait 1250 hommes. Un train, depuis Metz, pouvait aussi apporter des canons à longue portée supplémentaires, capables de frapper les premiers villages français, comme ce fut le cas en août 1914 lorsque Nomeny fut bombardé depuis le Fort Wagner.


La caserne du Fort Wagner.

La cuisine du Fort Wagner. 

Une des fresques peintes par les soldats allemands. 

Un dortoir.

Une des galeries du Fort Wagner. 

Un canon de 53 mm.

Un canon de 100 mm dans sa tourelle. 

La préparation des obus. 

Un poste d'observation bétonné. 

Un mortier de 150 mm. 


Destiné à protéger Metz d'une attaque française arrivant du sud, le Fort Wagner ne fut jamais attaqué durant la Grande Guerre. Les Français le récupérèrent en 1918 et le rebaptisèrent Groupe Fortifié de l'Aisne. En 1944, les Allemands ne l'utilisèrent pas. Abandonné pendant des décennies, le Fort fut magnifiquement restauré par une association, l'ADFM (Association pour la Découverte de la Fortification Messine) qui y travaille depuis le début des années 1980.

Les élèves ont beaucoup apprécié le site, le parcours dans les galeries et bien sûr, le tir au canon de 53 mm ! 

Le bilan de la visite fut aussi très bénéfique pour les cours de français, les élèves devant étudier des auteurs comme Maupassant, ayant écrit des ouvrages sur la guerre de 1870 - 1871.


Jérôme JANCZUKIEWICZ (histoire - géographie) et Nathalie LEFOLL (français). 

Un grand merci à Anouk LAMBERT et Caroline BENARD, professeures de sciences, pour leur aide durant la sortie.

Pour une vue globale du projet "La frontière de l'Est de 1871 à 1918", lancé depuis 2019 avec des visites régulières à Gravelotte, à la batterie de l'Eperon et au Fort Wagner:

https://varoquaux-1916-2016.blogspot.com/search?updated-max=2019-07-14T12:14:00-07:00&max-results=7&start=3&by-date=false





dimanche 4 juin 2023


 LE FORT DE LA POMPELLE ET LA FERME DE NAVARIN.

Deux hauts lieux de mémoire de la Grande Guerre.

La sortie du jeudi 02 mars 2023.


Après une mise en sommeil de cinq ans (voir l'article du 23 avril 2018), voici le retour de Guillaume Apollinaire sur le Front de Champagne ! Une visite scolaire fut organisée par le lycée Arthur Varoquaux au fort de la Pompelle et à l'Ossuaire-Mémorial de la Ferme de Navarin dans le cadre d'un projet transdisciplinaire mené par quatre collègues de l'établissement : Jérôme Janczukiewicz, en histoire; Nathalie Lefoll en français; Marie Da Fonte et Kelly Inglebert en anglais.

L'objectif était de faire étudier aux élèves de première générale et de HGGSP la Guerre de 1914-1918 en se rendant sur des sites près desquels avait combattu Guillaume Apollinaire ainsi que d'autres grands auteurs comme Blaise Cendrars ou Jean Giono. De même, la présence de troupes britanniques refoulées du Chemin des Dames en 1918, et de soldats américains permettait de réaliser un très intéressant projet en langue anglaise en s'appuyant sur l'histoire locale. 

Ainsi, le jeudi 2 mars 2023, 54 élèves, accompagnés par leurs professeurs, prirent le bus pour Reims et la matinée fut occupée à visiter le Fort de la Pompelle, situé à 5 km de la ville. 

Ce fort, construit en 1884, faisait partie du système fortifié Séré de Rivières qui protégeait l'est de la France, dans notre cas la ville de Reims qui disposait d'un anneau de forteresses. Edifié en pierre, le fort avait été abandonné par l'armée française à la veille de la Grande Guerre, et il fut pris par les Allemands en septembre 1914, avant d'être repris par les Français lors de la contre-attaque menée à cette époque. Désormais, le fort de la Pompelle fut la pierre angulaire de la défense de Reims, la ligne de front suivant la route nationale n° 44, les Français étant retranchés au sud, les Allemands au nord. Malgré des bombardements très violents, qui s'amplifièrent à partir de février 1918, le fort, dont la structure avait été partiellement bétonnée, tint bon jusqu'à la retraite des Allemands fin octobre 1918, servant de point d'appui et d'abri aux troupes françaises mais aussi russes qui y furent envoyées. 


Secteur du fort de la Pompelle. Relevé de 1912, système Lambert, Reims S.-O. Collection particulière. 


Le fort, durement pilonné, illustre parfaitement un des aspects de la Grande Guerre avec le rôle de l'artillerie. Restauré et rénové lors du Centenaire du conflit, c'est aussi un musée remarquable par la richesse de sa collection.



Le fort en 1918 et en 2023.


Deux vues d'ensemble du fort de la Pompelle (1918 et 2023).

Les élèves ont été répartis en plusieurs groupes pour assurer la fluidité de la visite et ils ont découvert la collection d'uniformes, d'armes et d'objets conservée au fort. Après avoir répondu aux questions sur l'origine du fort et son rôle en 1914 - 1918, ils ont parcouru les galeries et sélectionné librement plusieurs objets.

Ils ont été d'abord frappé par l'aspect chatoyant des uniformes français du début de la Grande Guerre et ils ont pu voir l'évolution de ces mêmes uniformes à partir de 1915. Pour la partie en anglais, ils ont étudié l'uniforme de l'officier anglais et celui du soldat américain de 1918 présentés dans une salle.

Un cuirassier français de 1914.


Le fantassin français de 1914.


Un officier britannique. Lors de la Grande Guerre, le soldat britannique était surnommé "Tommy".




Le soldat américain de 1917-1918, surnommé Sammy", avec son casque britannique dans la main. Dans le secteur de Reims, la 42ème Division d'Infanterie "Raimbow" combattit en juillet 1918, avec Douglas McArthur dans ses rangs.















Un artilleur français 1916-1917.



Un fantassin italien. Les Italiens furent présents en Argonne avec les volontaires garibaldiens puis avec des unités de l'armée régulière qui affrontèrent les Allemands en 1918 dans le secteur de Reims.

Ils ont aussi été très intéressés par les uniformes et équipements des troupes coloniales et indigènes, nombreuses dans le secteur de Reims en 1914 - 1918.

Un tirailleur sénégalais. 

La magnifique collection de casques à pointe les a aussi vivement frappés par la diversités des insignes et des formes.



Surtout, la présence de troupes russes dans le fort et dans les environs les a beaucoup intrigués et cela a permis à leur professeur d'histoire d'évoquer les brigades spéciales russes, ces régiments rattachés à l'armée française en 1916-1917, dont un monument situé à l'entrée du fort rappelle les combats avec les Français. 


Un soldat russe de 1916.

Le monument russe à l'entrée du fort.

Les petits objets de la vie quotidienne des soldats (pipes, gourdes décorées, lettres, cartes postales) ont aussi intrigué les lycéens, ainsi que le manteau de l'empereur allemand Guillaume II, abandonné en juillet 1918 et récupéré par les Français, la tenue de l'aumônier militaire, le masque blindé des guetteurs allemands. Un tour dans la cour intérieure du fort, puis auprès des canons situés à l'extérieur, acheva la visite. 





Devant le fort de la Pompelle.



Pour le midi, tout le groupe s'est rendu au restaurant McDonald's de Reims La Croix Blandin, pour une pause agréable.


De gauche à droite, Marie Da Fonte, Jérôme Janczukiewicz, Nathalie Lefoll et Kelly Inglebert.

L'après-midi, le bus se rendit à l'Ossuaire-Mémorial de la Ferme de Navarin, afin de voir les tranchées situées autour du monument ainsi que le réseau de barbelés encore présent.







L'Ossuaire-Mémorial de la Ferme de Navarin se situe sur la route allant de Souain à Sommepy, lieu qui fut durement disputé entre Français et Allemands jusqu'en 1918. Le monument imposant fut élevé en 1924. Il est surmonté de trois gigantesques statues: celle de Serge Real del Sarte, frère du sculpteur mort en 1917, au centre le général Gouraud commandant de l'armée de Champagne et Quentin Roosevelt fils du président Théodore Roosevelt, tué en 1918. A l'intérieur il y a une chapelle et au sous-sol la tombe des généraux Gouraud et Prételat, des ossuaires, et des plaques commémoratives.

La venue de Guillaume Apollinaire dans le secteur des Hurlus, visible depuis le monument mais qui ne se visite plus car situé dans le camp militaire, celle de Blaise Cendrars qui perdit sa main droite en 1915 furent aussi évoquées dans le cadre du programme de français et de la préparation au baccalauréat.

Ensuite, ce fut le retour au lycée. Cette sortie a beaucoup plu aux élèves qui ont pu ainsi "faire cours sur place" pour la guerre de 1914 - 1918, Guillaume Apollinaire et les Calligrammes et travailler leur anglais. Ils ont fait ultérieurement une présentation orale des objets qui les avaient le plus marqués. 


Jérôme JANCZUKIEWICZ, avec Marie DA FONTE, Kelly INGLEBERT et Nathalie LEFOLL.

Classe PG 6 et groupe HGGSP P2HG4.